L’église (pupitre n°3)

 

L’église Sait-Maurice a été érigée en 1725 à l’emplacement d’une ancienne église dont l’existence est mentionnée pour la première fois en 1138. Elle est consacrée en 1776 par un enfant du village, Monseigneur Jouffroy-Gonsans, évêque de Gap. Un vitrail dans la chapelle Saint Nicolas rappelle cette consécration.

Précédée d’un clocher-porche couvert d’un dôme à l’impérial paré d’écailles de zinc, l’église présente un seul vaisseau voûté d’arêtes sur piliers toscans, avec quatre chapelles latérales. L’abside est à pans, avec la sacristie dans l’axe.

Cette église, située sur les hauteurs du village, attire les regards. Elle surprend d’abord par le parement de son clocher en tavaillon, puis, lorsque l’on y pénètre, on y découvre un intérieur entièrement couvert d’un décor peint (1869-1872), à motifs décoratifs ou figurés. Sous sa voute étoilée, on y découvre une ornementation exceptionnellement riche avec notamment un retable et une statue équestre polychromée du XVIème siècle. Avec son retable, ses fonds baptismaux, les scènes de la vie de la Vierge au fronton de chaque chapelle, ses vitraux, ses tableaux et statues, l’église livre aux visiteurs toute sa singularité. Cet ensemble intérieur et extérieur a valu à l’édifice une inscription à l’inventaire des monuments historiques le 3 août 2009.

Autrefois, la religion chrétienne était profondément ancrée dans les us et coutumes des habitants des campagnes. La vie des villageois était rythmée par la sonnerie de l’angélus à 7h30, à midi puis à 19h. Tous les matins, le prêtre célébrait la messe appelée « messe basse » et les enfants devaient aller au catéchisme. Les paroissiens se devaient d’assister à la grand-messe dominicale puis les hommes se retrouvaient dans les cafés ou au jeu de quilles pour partager des moments conviviaux et s’informer des nouvelles du village. Le dimanche après-midi, le curé invitait les familles pieuses et les enfants pour chanter les vêpres*.

* prière solennelle du soir.

Anecdote :

« Le 6 janvier 1776, en sonnant le coup d’avertissement pour aller à la sainte messe, la cloche sauta et tomba de sa place (…) et en tombant elle a cassé deux des colonnes dudit bâtiment que l’on sera indispensablement obligé de refaire ». Pour l’expert, “cette chute a été causée par la violence des personnes en trop grand nombre qui ont voulu sonner trop fort ”